La "maladie X" est un terme inventé lors d'une réunion de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui s'est tenue en 2018. Elle désigne une entité hypothétique qui provoquerait une pandémie dévastatrice aux effets désastreux pour l'humanité. Lors de cette réunion, et à la lumière de la "maladie X", l'OMS avait promis de mettre à disposition des ressources pour concevoir un plan de recherche et de développement qui inclurait un "plan de préparation" permettant l'activation rapide d’interventions au début d'une épidémie.
Les professionnels de la santé se trouvent dans une situation à haut risque lors d’une pandémie, tant sur le plan physique qu'émotionnel. Les psychiatres s'occupent des patients qui peuvent être particulièrement vulnérables pendant cette période en raison des niveaux élevés d'anxiété et de dépression et qui pourraient, en plus, se tourner vers les drogues comme solution temporaire.
A l'époque, cette équipe de travail ne comprenait pas de spécialistes en santé mentale. Cette exclusion était inquiétante, car lors d'une pandémie, pratiquement toutes les personnes éprouvent une réaction émotionnelle négative à une épidémie infectieuse potentiellement mortelle. De plus, les professionnels de la santé sont exposés à un risque accru ; en tant que "service essentiel", ils continuent à travailler, en étant exposés aux patients, alors que le reste du pays est confiné. Ils ont ainsi plus de chances d'être exposés au virus et de le contracter. En même temps, ils craignent de ramener le virus chez eux et de contaminer leur famille et leurs proches. Ils peuvent être amenés à travailler plus d’heures, dans des environnements aux ressources limitées. Les psychiatres, psychologues et autres professionnels de la santé qui travaillent dans le domaine des soins de santé mentale ne sont pas exemptés. Même si des mesures de protection telles que les consultations téléphoniques ou virtuelles peuvent être mises en place, certains patients peuvent nécessiter une attention particulière, d’autres doivent être hospitalisés, d’autres encore peuvent nécessiter une ECT. De nombreux patients peuvent renoncer à une aide professionnelle, douter des solutions en ligne et craindre les interactions directes.
Les pandémies entraînent une augmentation des symptômes tels que la dépression, l'anxiété et la panique, qui sont autant de réactions normales à une situation stressante. Les patients ayant déjà fait l'objet d'un diagnostic psychiatrique peuvent voir leurs symptômes s'aggraver pendant cette période, ils peuvent avoir recours à des drogues, rechuter ou adopter des comportements imprudents. Tout cela concerne uniquement la pandémie elle-même. Une fois terminée, la crise peut laisser des séquelles psychologiques profondes, notamment le syndrome de stress post-traumatique (SSPT), la dépression et l'anxiété.
Au-delà du fardeau mentionné ci-dessus, la situation de crise comporte des risques et de nombreuses variables inconnues. Combien de temps cet isolement va-t-il durer ? Vais-je avoir un revenu pendant mon isolement ? Y aura-t-il assez de nourriture pour moi et ma famille ? Que se passera-t-il s'il arrive quelque chose à un de mes proches et que je ne peux pas aller le voir ? Les "si" sont nombreux. Il existe une demande publique d'information et, malheureusement, dans le monde numérique d'aujourd'hui, cela inclut les groupes Google, Facebook et WhatsApp, où il y a un partage massif d'informations qui sont souvent des demi-vérités, des rumeurs ou de fausses informations. Le cycle se poursuit donc, augmentant l’anxiété et la panique.
Les points de vue, idées et citations sont issus de:
Huremović D, Duan C, Linder H, St. Victor G, Ahmed S Psychiatry of Pandemics – A Mental Health Response to Infection Outbreak. Switzerland: Springer Nature, 2019